Go Ocean veut rétablir la vie marine en collaboration avec les entreprises

Après les projets de restauration des récifs coralliens à Bali, des mangroves à Madagascar et des herbiers marins en Écosse, la start-up belge Go Ocean se concentre désormais sur la mer du Nord.

Planter des arbres est un moyen populaire, parmi les entreprises, de contribuer à la préservation de l’environnement, lutter contre le changement climatique, améliorer leur image et respecter leurs obligations légales.

“Dans ce contexte, la restauration des océans n’en est qu’à ses débuts”, souligne Sarah Parent, CEO de Go Ocean, une start-up gantoise qui vise à renforcer la résilience des océans face aux menaces que représente notamment le changement climatique, et à protéger les habitats de la vie marine.

Ports et huîtres

Depuis sa création en 2023 en tant que société-sœur indépendante de Go Forest, Go Ocean offre aux particuliers et aux entreprises la possibilité de soutenir des projets de restauration des écosystèmes marins.

“Nous ne croyons pas à de vagues plans à long terme, mais à des réalisations concrètes qui peuvent être comprises par tout le monde”, indique Sarah Parent. Deux nouvelles initiatives s’inscrivent dans cette philosophie: un projet de digue portuaire à Blankenberge et un autre de structures ostréicoles à proximité d’un parc éolien offshore à Flessingue (Pays-Bas).

Surpêche

Ces dernières décennies, la biodiversité de la mer du Nord belge et néerlandaise a souffert de la surpêche, de la pollution et de la perte d’habitat due au développement côtier et au réchauffement climatique. Cette situation a entraîné une diminution des populations de poissons, des changements dans la composition des espèces et la dégradation d’habitats essentiels.

Si l’installation d’éoliennes est préjudiciable à la vie marine, une fois en place, les parcs éoliens constituent des zones de calme idéales où la nature peut se rétablir.

Sarah Parent, CEO de Go Ocean

À Blankenberge, Go Ocean collabore avec le groupe DEME autour d’un projet innovant de barrage portuaire, avec, à la clé, l’intégration d’éléments de construction spécialement conçus dans les brise-lames.

Biodiversité

“Ces éléments de construction sont pensés pour favoriser la biodiversité et restaurer les écosystèmes marins”, éclaire Sarah Parent. “Les moules et autres organismes marins peuvent y nicher et s’y développer sans problème.”

Les blocs sont fabriqués à partir de matériaux écologiques qui causent moins de pollution marine et affichent une empreinte carbone inférieure à celle des variantes traditionnelles.

Éoliennes

À Flessingue, Go Ocean se joint à Ocean Health et à Ørsted pour installer des structures ostréicoles dans le parc éolien Borssele 1&2. Ces structures sont conçues pour créer un récif d’huîtres autonome, ce qui accroît considérablement la biodiversité dans la région.

“Si les éoliennes en mer sont tout à fait justifiées, leur installation est préjudiciable à la vie marine”, prévient Sarah Parent. “Une fois en place, en revanche, les parcs éoliens constituent des zones de calme idéales où la nature peut se rétablir. À cet égard, les huîtres sont cruciales pour l’écosystème local, car elles améliorent la qualité de l’eau et fournissent un habitat à d’autres espèces.”

Projets-pilotes

Les projets menés en Belgique et aux Pays-Bas sont des projets-pilotes actuellement en phase préparatoire. Ils devraient se concrétiser d’ici à la fin de 2024 et courant 2025.

“Ensuite, nous continuerons à suivre ces deux initiatives afin de déterminer leur impact”, avance Sarah Parent. “Nous travaillons avec des chercheurs pour le faire de manière scientifique. Nous savons que les projets de restauration de la mer du Nord ont un impact, mais après cette période de recherche, nous serons capables de dire à quel point cet impact est qualitatif. Nos ambitions sont élevées.”