“Notre ambition est d’accélérer la transition climatique grâce à des projets de compensation locaux”

Grâce à une plateforme unique de collaboration sur des projets de compensation locaux, la start-up belge Claire crée un impact tangible sur le climat. “Nous ne voulons pas seulement réduire les émissions de carbone, nous voulons aussi exploiter le potentiel des communautés locales”, confie Bart Vercoutere, cofondateur de Claire.

On connaît les projets de compensation des émissions de CO2 dans le cadre desquels des entreprises occidentales plantent des arbres en Amérique du Sud ou en Afrique. Certes, ces initiatives sont essentielles, mais elles demeurent très éloignées de nous. Pourtant, les entreprises de notre pays peuvent également compenser leur empreinte carbone au niveau local. Par exemple en soutenant le carbon farming dans une prairie du Brabant flamand. En plantant des arbres dans une forêt Natuurpunt du Limbourg. Ou encore en installant des panneaux solaires sur une école primaire à Boom. C’est exactement ce que fait la start-up belge Claire (contraction de “clean air”).

La plateforme de collaboration numérique sert de boussole aux entreprises, organisations et gouvernements en quête de solutions concrètes pour compenser tout ou partie de leurs émissions de CO2 en Belgique. Claire met ainsi en relation des entreprises émettrices avec des projets locaux qui réduisent ou stockent des gaz à effet de serre pendant trois ans. “Si une entreprise a l’ambition de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de, mettons, 120 tonnes par an, nous recherchons les projets de compensation les plus appropriés pour y parvenir”, illustre Bart Vercoutere, cofondateur de Claire.

Implication locale

Les projets sélectionnés vendent leur CO2 réduit ou stocké par l’intermédiaire du système Claire. Les entreprises ont la possibilité d’inclure le dioxyde de carbone réduit ou stocké dans leurs comptes CO2 pendant ces trois années, mais pour éviter la spéculation, elles ne sont pas autorisées à échanger les quotas. Les entreprises participantes reçoivent des certificats CO2 ISO 14064 détaillés et traçables. “Ces certificats constituent en outre un atout dans le cadre des exigences de la directive sur la responsabilité sociale des entreprises (CSRD), qui s’appliqueront bientôt à un plus grand nombre d’entre elles.”

Si une entreprise a l’ambition de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de, mettons, 120 tonnes par an, nous recherchons les projets de compensation les plus appropriés pour y parvenir.

Bart Vercoutere, cofondateur de Claire

Ce qui rend Claire unique, c’est l’accent placé sur l’implication locale. “En promouvant des projets tels que la création de forêts locales et le soutien aux écoles pour la transition vers des technologies durables, nous nous engageons à réaliser des gains écologiques ciblés et tangibles au niveau local”, indique Bart Vercoutere.

Tous les projets sont effectivement basés en Belgique, ce qui permet aux entreprises qui compensent de les évaluer “in situ”. “Cette approche locale ciblée offre la possibilité non seulement de réduire les coûts administratifs, mais aussi de s’assurer que les ressources financières sont directement affectées aux projets.” Le système est accessible aux plus petites entreprises et aux PME, ce qui est un avantage supplémentaire, car ces dernières ne peuvent pas faire appel à des auditeurs internationaux.

Fondement scientifique

Claire classe ses projets en trois grandes catégories: Forêt & Nature, Agriculture, Bâtiments & Techniques. Tous les projets sont soumis à l’approbation rigoureuse d’un comité consultatif scientifique et d’experts externes. “Nous disposons d’un vaste portefeuille de projets scientifiques visant à compenser les émissions de CO2”, précise Bart Vercoutere. Pensez aux écoles locales qui adoptent les pompes à chaleur, isolent énergétiquement leurs locaux ou installent des panneaux solaires, ainsi qu’aux exploitations agricoles qui réalisent le stockage du CO2 dans le sol en plantant des cultures spécifiques ou en convertissant les champs en prairies de trèfle.

150.000 tonnes

L’année dernière, les entreprises belges ont compensé 10.000 tonnes de CO2 grâce à Claire. D’ici à la fin de 2026, son ambition est d’avoir compensé 150.000 tonnes de CO2 en Belgique. Cela correspond à une injection de capital de plus de 7,5 millions d’euros, et contribue à la transition vers une économie climatiquement neutre.

Exemples

Milcobel, entre autres, recourt avec enthousiasme à la plateforme Claire. Cette coopérative laitière, qui regroupe 2.000 producteurs belges, a été l’une des premières à utiliser Claire pour contribuer à la transition climatique avec d’autres méthodes agricoles.

Le célèbre festival Tomorrowland fait également appel à Claire pour des projets locaux à Boom, notamment par l’intermédiaire d’écoles cherchant à réaliser des interventions cruciales dans le domaine de l’énergie. Même les petites PME et les entreprises individuelles sont présentes sur la plateforme de collaboration.

Le Bed & Breakfast Villa Emma, par exemple, offre à ses clients de compenser volontairement le CO2 qu’ils émettent lors de leur voyage et durant leur séjour – 88% de ses hôtes y adhèrent. L’argent sert à soutenir un projet de restauration de la nature par Natuurpunt dans la réserve naturelle du Gentbrugse Meersen, et un autre de carbon farming près de Thuin en Wallonie.