Ceux qui veulent survivre dans notre monde en perpétuel changement doivent se former en continu. “La technologie facilite la formation permanente”, souligne Raf Seymus chez Stellar Labs.
La digitalisation nous permet d’accéder plus aisément aux formations. Selon une étude de marché diligentée par Polaris, le marché mondial de l’e-learning représente plus de 200 milliards de dollars et devrait être multiplié par cinq au cours des dix prochaines années. Certaines plateformes comme Udemy et Coursera sont même cotées en Bourse. Et Duolingo comptabilise plus de 500 millions d’utilisateurs.
Tout le monde peut apprendre
Comme nous pouvons désormais suivre des cours en ligne où et quand nous le souhaitons, le seuil d’accès à l’enseignement est abaissé, une donnée particulièrement importante pour les groupes vulnérables. Par exemple, la plateforme indienne Byju’s – dans laquelle le holding Sofina a investi des millions d’euros – offre à 150 millions d’étudiants asiatiques d’accéder à des cours dispensés par plus de 12.000 enseignants. Les formations en ligne sont un levier majeur de progrès social et d’égalité dans la région.
Pour les entreprises également, l’apprentissage en ligne est un moyen pratique pour former les collaborateurs. De plus en plus d’organisations créent d’ailleurs leur propre plateforme informatique dans ce but. Le marché de ces learning management systems pèse aujourd’hui 15 milliards de dollars et devrait passer à 75 milliards d’ici à 2030.
On n’apprend pas à rouler à vélo dans une classe en écoutant parler Jonas Vingegaard.
Raf Seymus, cofondateur de la plateforme d’apprentissage Stellar Labs
La bonne méthode
Raf Seymus fut pendant des années le CEO d’Exellys, la société informatique qu’il a fondée en 2014. Alors qu’il cherchait une méthode mesurable pour former ses collaborateurs, il a rencontré l’experte britannique en apprentissage Stella Collins. Elle l’a convaincu de l’importance cruciale jouée par la manière dont nous apprenons de nouvelles choses.
“En entreprise, les formations en présentiel se déroulent souvent sur plusieurs jours où l’objectif consiste essentiellement à transmettre des connaissances”, précise-t-il. “Or, les recherches le prouvent: rares sont les participants qui utilisent ensuite les matières enseignées, tout simplement parce qu’elles leur sont transmises de façon inefficace. En effet, lorsque nous devons traiter en une fois une grande quantité d’informations, nous nous retrouvons en surcharge cognitive. Nous dézoomons, notre cerveau s’arrête et les connaissances sont perdues.”
Par petits morceaux
Raf Seymus et Stella Collins ont dès lors décidé de collaborer et lancé Stellar Labs, une scale-up qui a développé une plateforme destinée à transmettre des connaissances d’une manière moins conventionnelle au sein de grandes entreprises comme Proximus, IKEA et Novartis.
“Il est indispensable de répartir les informations en plusieurs parties, de les lier à des exercices et de les appliquer immédiatement au travail”, prévient Raf Seymus. “On n’apprend pas à rouler à vélo dans une classe en écoutant Jonas Vingegaard (vainqueur du Tour de France 2023, NDLR)! Les connaissances théoriques seules ne sont pas utiles aux entreprises, contrairement aux connaissances appliquées. C’est pourquoi, chez Stellar Labs, nous divisons la matière en courtes leçons en ligne. Elles sont répétées, et les mentors peuvent suivre les progrès de leurs collègues. Selon moi, tout n’est pas noir ou blanc entre les cours en ligne et les cours en présentiel. Il s’agit surtout d’exploiter pleinement les possibilités du numérique.”