“La beauté du reporting sur la durabilité est qu’il engage une grande partie de l’entreprise”

Peter Van den Spiegel (KPMG) et Véronique Toully (UCB)
Peter Van den Spiegel (KPMG) et Véronique Toully (UCB) ©Marco Mertens

Si vous souhaitez faire un rapport sur le développement durable au sein de votre entreprise, vous devez commencer par élaborer une stratégie bien pensée en matière de données et de reporting et définir les processus nécessaires, soulignent Peter Van den Spiegel (KPMG) et Véronique Toully (UCB).

Les entreprises doivent publier chaque année leurs résultats financiers. Pour les grandes entreprises viendra bientôt s’y ajouter, à la demande de l’Europe, une déclaration annuelle sur la durabilité au sens large au sein de l’entreprise.

Que signifie la double analyse de matérialité?

Pour en savoir plus, voir l’article: “La durabilité de l’Europe se fera avec et par les entreprises ou ne se fera pas”

“La Corporate Sustainability Reporting Directive (CSRD) comprend plus de 300 types de données plus ou moins pertinentes pour les entreprises”, note Peter Van den Spiegel, Partner et Head of Lighthouse chez KPMG. “Ces données sont réparties entre les trois piliers ESG – environnement, société et gouvernance. Par le biais d’une analyse de double matérialité, réalisée auprès des parties prenantes internes et externes, les entreprises identifient les domaines sur lesquels elles doivent se concentrer.”

Selon les résultats de cet exercice, le nombre de données en jeu dans ce reporting peut aisément atteindre 150.

Travail d’équipe chez UCB

Pour certaines entreprises, les pénuries de matières premières seront un sujet important, tandis que d’autres devront principalement rendre compte de la manière dont elles respectent les droits de l’homme. “Le choix de ces sujets n’est qu’une première étape”, avance Peter Van den Spiegel. “Le défi consiste ensuite à collecter ces données. Non seulement les entreprises ont beaucoup de données à rapporter, mais ces dernières sont dispersées au sein de l’organisation. Il en va de même pour les données sous-jacentes. Par conséquent, les équipes doivent collaborer étroitement afin d’obtenir les résultats souhaités.”

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C’est le cas de l’entreprise pharmaceutique UCB, où Véronique Toully, Global Head of Sustainability, Corporate Affairs and Risks, joue un rôle-clé dans l’exercice CSRD. “Cela fait des années que nous communiquons publiquement sur la plupart des sujets qui ont émergé de notre récente analyse de double matérialité, mais nous avons changé notre façon de faire. Nous rendons compte de tous les aspects pertinents, tels que le comportement éthique et l’environnement. En revanche, les aspects sociaux, au premier rang desquels on retrouve l’accès aux médicaments, sont essentiels pour nous. La beauté de la CSRD est qu’elle engage inévitablement une grande partie des collaborateurs. Dans notre cas, il s’agit principalement des personnes impliquées dans la finance, l’informatique, les ressources humaines, les achats, le développement et la commercialisation de nos médicaments.”

“La CSRD ne concerne pas uniquement le reporting, mais surtout  la manière dont les entreprises adaptent leur comportement pour avoir un impact positif sur la société.”

Veronique Toully, UCB

Technologie et processus

De nombreuses informations étaient déjà disponibles chez UCB, mais une analyse approfondie a mis en évidence ce qui manquait encore ou ce qui n’était pas structuré de manière idéale. Contrairement aux données financières, qui sont généralement conservées dans un nombre relativement restreint de systèmes interconnectés, il faut souvent rassembler les données ESG à partir d’une pléthore de systèmes disparates. Cette situation est problématique, car les auditeurs veulent avoir la possibilité de retracer un résultat donné jusqu’à sa source, afin de pouvoir vérifier que le calcul a été effectué correctement.

“Utiliser la bonne technologie est essentiel si l’on veut collecter les données, effectuer les calculs et rédiger les rapports requis de manière efficace”, estime Peter Van den Spiegel. “L’expérience montre qu’il est impossible de tout faire en même temps et qu’il est nécessaire d’adopter une approche progressive. Il faut tenir compte de la maturité de l’organisation en matière de gestion des données, de l’importance de certains types de données, et de l’équilibre à trouver entre les coûts et les avantages de l’automatisation.”

“Les défis liés aux données de la CSRD nécessitent de trouver un juste équilibre entre des solutions tactiques et immédiates et une transformation durable à long terme.”

Peter Van den Spiegel, KPMG

“Bien que nous extrayions encore nos données de plusieurs systèmes, nous travaillons sur une plateforme intégrée”, reprend Véronique Toully. Si les outils occupent ici une place centrale, les processus ne sont toutefois pas à négliger pour autant. “Les processus évoluent constamment en fonction de la stratégie commerciale. La CSRD ne concerne pas uniquement le reporting, mais surtout  la manière dont les entreprises adaptent leur comportement pour avoir un impact positif sur la société. Il est donc logique d’impliquer tout le monde dans ce processus.”

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