”La durabilité des entreprises, ce n’est pas qu’une question de fleurs et d’abeilles. C’est de la pérennité des entreprises belges dont il s’agit.” C’est ce qu’expliquait Tine Bourgeois de BNP Paribas Fortis lors du premier événement Power of ESG de Trustmedia. ”Les entreprises qui ne s’inscrivent pas dans cette évolution mettent non seulement leur réputation en jeu, mais aussi leurs chances de survie sur un marché concurrentiel.”
Tout comme l’ESG (Environmental, Social & Governance) n’est pas une histoire de fleurs et d’abeilles, les règles et prescriptions obligatoires ne sont pas l’essence même de la durabilité. ”L’ESG, c’est la garantie de pouvoir continuer à faire des affaires dans le futur”, insistait Tine Bourgeois, Director Company Engagement & Sustainable Business chez BNP Paribas Fortis, lors de l’événement Power of ESG.
Pour y parvenir, elle plaide pour que les entreprises ne considèrent pas leurs efforts en matière d’ESG comme une obligation, mais qu’elles en fassent plutôt une priorité stratégique. Nous n’en sommes pas encore là, comme l’indique une étude portant sur la maturité ESG des entreprises belges. À la demande de Trustmedia, le bureau d’études Ipsos a interrogé 310 responsables ”développement durable” d’entreprises belges. Il ressort de cette enquête qu’à peine une entreprise de plus de dix salariés sur trois a défini aujourd’hui une stratégie ESG claire.
Des exigences ESG plus strictes
Selon Tine Bourgeois, il est économiquement déraisonnable, socialement irresponsable et juridiquement dangereux de ne pas intégrer les critères ESG dans sa gestion d’entreprise. ”Si les entreprises associent des éléments ESG à leur core business, cela peut être très avantageux pour elles.”
L’ESG, c’est la garantie de pouvoir continuer à faire des affaires dans le futur.
Tine Bourgeois, Director Company Engagement & Sustainable Business chez BNP Paribas Fortis
”Les avantages économiques sont évidents”, estime Tine Bourgeois. ”Les clients et les fournisseurs imposent des exigences ESG de plus en plus élevées à leurs partenaires commerciaux. Pour rester un acteur du marché, il faut tenir compte de la durabilité.”
”Cela crée de nouvelles opportunités qui peuvent finalement se traduire par une hausse du chiffre d’affaires, une baisse des coûts et un meilleur financement, ce qui n’est pas un détail. Car les institutions financières ont elles aussi des exigences de plus en plus élevées par rapport à ce que font les entreprises en termes d’ESG.”
Avantages sociaux
Et il y a aussi les avantages sociaux. Dans la course aux talents, de plus en plus de personnes cherchent un employeur qui sera attentif à la durabilité. L’enquête d’Ipsos révèle que 35% des entreprises de plus de dix salariés considèrent que les critères ESG jouent un rôle essentiel dans la guerre des talents. Pour les entreprises de plus de 200 travailleurs, ce chiffre passe à 73%.
”Les actionnaires accordent également de plus en plus d’importance à la politique ESG des entreprises dans lesquelles ils investissent, en particulier pour la composante sociale”, explique Tine Bourgeois.
Réputation, communication et réduction des coûts
Le respect des obligations ESG est aussi important pour la réputation des entreprises. 43% des entreprises de notre pays estiment que leurs initiatives ESG ont un impact positif sur leur image.
Tine Bourgeois: ”Il est important d’anticiper d’éventuelles plaintes ESG, car ce risque est en forte augmentation. Les entreprises ont de plus tout intérêt à communiquer de manière honnête et transparente sur ce qu’elles font et ce qu’elles doivent encore améliorer. L’évaluation de la double matérialité – le processus permettant de hiérarchiser les thèmes liés à la durabilité – du prochain reporting CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) peut être considérée comme un dialogue dynamique avec tous vos partenaires. Il est essentiel que les entreprises s’y préparent.”
L’ESG en bref
Les critères ESG (Environmental, Social, Governance) forment un cadre permettant d’évaluer l’effet qu’a une entreprise sur le monde.
- E: le volet environnemental se concentre sur la maîtrise des émissions polluantes, la gestion des déchets, l’efficacité énergétique, etc.
- S: le pilier social traite de la diversité, de la formation du personnel, ou encore de la sécurité au travail.
- G: la partie axée sur la gouvernance vise la transparence des comptes, la lutte contre la corruption, l’indépendance du conseil d’administration…